L’épargne de précaution 💵

Accessoirement, il y a aussi le sujet que la plupart des gens n’auront pas une allocation hyper agressive en raison de leur aversion au risque.

Ajouter une ceinture d’épargne de sûreté en sus des bretelles d’une allocation à volatilité modérée, c’est excessif.

Même la crise de 2008 sur un portefeuille de style 30% actions / 70% obligations ne fait pas si mal que ça. Par contre, le rendement d’un 15/35 + 50% de cash ne sera certainement pas fou ! :grin:

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Je trouve vos différents avis très instructifs. Je n’avais jamais envisagé utiliser d’autres leviers que de piocher 15k€ dans mon livret A pour faire face à un imprévu qui nécessite de mobiliser cette somme sous 1 mois. Genre ma vieille toiture qui se met à fuire ou ma bagnole qui rend l’âme. C’est vrai qu’intuitivement quand on a l’argent quelque part je n’imagine pas recourir à un crédit conso. Le paiement différé je vais creuser je ne connaissais pas le concept. Le découvert (de toute façon pas adéquat pour ce type de montant) c’est pour moi le diable à éviter (j’ai grandit en m’expliquant qu’il ne faut jamais être dans le négatif).

Je me dis pourquoi payer un service alors qu’on a l’argent globalement. Même si ces 15k€ gardés « au cas où » vont, sur le long terme, à peine étaler l’inflation.

L’alternative qui m’inspire le plus serait de garder moins en précaution, et de vendre ses titres pour payer la voiture ou toiture. Je suis débutant et je m’interroge sur quoi vendre dans la pratique. Mettons j’ai deux lignes, un panier d’actions en PEA et un global aggregate en CTO. Le tout en 60/40. Je veux éviter de casser mon PEA donc je vais vendre mes obligations en CTO pour payer la bagnole. Il va ensuite, je crois, me falloir vendre 15k€ d’actions pour les parquer en monétaire au sein de mon PEA afin de maintenir mon allocation. C’est l’idée ? Donc ce faisant je vends des obligations avec une volatilité de 6% pour avoir des liquidités, et des actions avec une volatilité double pour rééquilibrer, les deux potentiellement à perte. C’est le risque de cette approche versus piocher dans le livret c’est ça ? (En plus de l’inconvénient annexe de devoir payer la flat taxe plus tôt que prévu). Malgré ce risque, ce que je comprends, c’est que ça peut revenir moins cher que de parquer 15k€ en livret sur le long terme ?

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Il faudrait probablement aussi prendre en compte que si tu es en plus value, il va falloir sortir « un peu plus » que 15k, qui seront imposés.

Si on veut tout prendre en compte : les frais d’ordre de vente sur cto + les impots + les frais d’ordre pour l’achat et vente de l’action vers monétaire.

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C’est là que je dégaine ma saillie sur la fongibilité de l’argent @vodkatypique. :grin:

1 000 € de découvert lorsque tu possèdes 0 € et que tu ne peux mettre que 1 0 € de côté chaque mois, c’est une catastrophe. 1 000 € de découvert lorsque tu as 100 000 € d’actifs et une capacité d’épargne de 500 € par mois, c’est un diable aussi terrifiant qu’un pet de lapin.

Oui, tu as l’idée générale : tu sélectionnes l’actif le moins pénalisant en tenant compte des frictions fiscales et des frais de transaction (donc typiquement tu évites de piocher dans le PEA), puis tu corriges le risque de l’allocation en dérisquant là où ça ne coûte pas cher fiscalement.

En pratique, il faudrait recalculer ton allocation car ton capital a baissé de 15 k€. L’allocation optimale n’est peut-être plus un 60/40 mais un 55/45, typiquement si tu as des projets à financer à moyen terme.

C’est un autre élément intéressant avec le crédit : il évite de réaliser des PV latentes. Imagine que le fonds que tu pourrais céder contient 80% de PV latentes. Si tu veux réunir 15 k€, il te faudrait vendre dans les 19,7 k€ bruts. Ce sont 4,7 k€ de levier fiscal qui ne vont plus bosser pour toi. Selon le rendement espéré de ce placement, le taux d’emprunt et la durée qu’il te faudra pour le rembourser, il peut être plus rentable de s’endetter !

Sans compter que tu pourras toujours décider de solder ta dette de manière anticipée. La dette donne des options, tant qu’on la manie avec précaution.

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J’aime bien, on sort des sentiers battus ici ! J’avoue qu’à la lecture de ce sujet, je suis circonspect sur l’épargne de précaution. En effet, cette épargne de précaution, elle va être sur livret. Et en ce moment, les vidéos que j’ai vu de @vincent.p rappellent l’intéret de privilégier une approche de maximisation de ses livrets en complément d’investissements en bourse, avant d’aller chercher du fonds euros ou des obligations, si j’ai bien compris :).

Dès lors, la question de l’épargne de précaution ne se pose que pour les personnes jeunes avec peu de patrimoine, à priori, puisque l’épargne de précaution de 3 à 6 mois de dépenses leur ferait sur-pondérer le livret au détriment des actions.

A l’inverse, à la lecture du post ici, dans ma situation (49 ans, patrimoine établi de plusieurs centaines de k€), si je respecte le principe de @vincent.p en remplissant mes livrets avant des fonds euros ou monétaires (ce qui n’est pas le cas à date …), je dois oublier mon épargne de précaution, qui est de fait assimilée à ma partie sécuritaire de portefeuille, non ? Et donc cela répond à la question posée précédemment par @Aymeric : l’épargne de précaution compterait donc dans mon allocation globale.

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Un peu en retard, mais oui j’inclus l’épargne de précaution dans le calcul de l’allocation globale.

Un paramètre à prendre en compte, c’est est-ce que ton allocation est globalement liquide ?

Si oui, tu peux récupérer facilement des liquidités, même en cas d’urgence, exclure l’épargne de précaution revient à sur-sécuriser ton allocation.

C’est particulièrement le cas pour des personnes en début de phase d’accumulation, qui vont perdre de nombreux mois, voire années, à constituer en totalité leur épargne de précaution. C’est du temps perdu.

Il y a plusieurs manières de le voir, mais la partie “sécuritaire” du portefeuille, si elle est liquide (livrets, monétaire, obligataire, etc.), revient au même que de l’épargne de précaution.

Elle répond à tout ce qu’on demande à de l’épargne de précaution :

  • Disponible immédiatement en cas de pépin
  • Peu exposée au risque et à la volatilité
  • Résiste à l’inflation

Oui, quand tu as beaucoup de patrimoine et une partie sécuritaire de portefeuille, tu as de facto toujours de l’argent immédiatement disponible en cas de besoin → Pas besoin de rajouter une épargne de précaution par dessus.

L’impact et l’enjeu quand tu as beaucoup de patrimione sont faibles. Plus le patrimoine est petit, plus l’impact fort sur l’allocation globale est fort.

Merci Nicolas. Je te rejoins. Si urgence je pioche dans mes livrets ou si besoin de plus CTO.

Je partage aussi une révélation basique que j’ai eu récemment, en espérant ne pas me tromper.

Urgence sans Krach : Si je pioche dans l’épargne de précaution, je peux devoir vendre un peu d’actions en plus-value pour rééquilibrer l’allocation. Pas de vente à perte.

Urgence pendant un Krach : Si l’urgence arrive quand les actions chutent, la baisse de valeur de mes actions fait déjà une partie du rééquilibrage. Mon retrait de liquidités m’aide à maintenir mon % action cible sans vendre à perte mes actions dépréciées. Je croyais que c’était un risque.

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Exactement. Tu pourras par exemple piocher en livret/CTO, puis abitrer des actions vers du monétaire pour réduire le risque… Sans sortir de liquidités du PEA.

Une fois la crise passée, ta nouvelle épargne sera versée en livret/CTO et tu arbitreras du monétaire vers les actions au sein du PEA.

Comme ça, tu ne casses pas le PEA, tout en réduisant le risque de te prendre conjointement une seconde crise et un krach boursier (qui demanderait peut-être de sacrifier le PEA), le temps que tu reconstitues ta réserve de liquidités hors PEA.

C’est l’idée, mais ça ne suffira pas forcément. La baisse des actions fait baisser ton patrimoine global. Après le retrait en livret/monétaire pour répondre à l’urgence, tu peux quand même te retrouver avec un portefeuille qui devient trop risqué pour financer un autre projet à moyen terme, voire pour absorber un autre sinistre.

Tu devras alors envisager de reporter/réduire ton projet, d’avoir plus de risque de ne pas pouvoir le financer (en cas de krach) ou d’être moins bien couvert contre une seconde urgence. Ce sera à évaluer au cas par cas !

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Clairement : tu as un capital qui devrait te permettre d’absorber beaucoup de crises, d’autant plus que tu disposes a priori d’une assurance partielle pour les grosses tuiles (licenciement et maladie via la protection sociale + assurance emprunteur en cas d’invalidité si tu as de l’immobilier).

Il te faut juste veiller à la quantité d’actifs liquides que tu peux mobiliser facilement, même s’il peuvent être bien plus risqués que de l’épargne de sûreté « classique ».