Lorsqu’on a une petite quantité d’obligations (10 à 20%), il faut être conscient que les obligations ne diversifient quasiment pas. La variance d’un portefeuille actions / obligations est :
On voit qu’en 80/20, la variance du portefeuille (sa volatilité au carré) est totalement dominée par la contribution de la variance des actions. Le portefeuille va avoir des creux et des bosses quasiment simultanés avec les actions.
Mais la corrélation mesure le sens des mouvements moyens entre deux actifs, pas leur amplitude. La volatilité du portefeuille 80/20 est en gros 80% de la volatilité d’un portefeuille 100% actions.
Autrement dit, à petite dose, les obligations dérisquent mais ne diversifient pas beaucoup.
Le cash serait encore plus efficace pour dérisquer ! Mais les obligations restent un actif plus intéressant que le cash sur le long terme, car elles ont une espérance de rendement supérieure (surtout en ce moment).
Autrement dit, à 20% d’obligations et à moins d’être millionnaire, il ne faut pas se prendre outre mesure le chou sur comment on s’expose aux obligations. A l’extrême, on peut se dire que les livrets et le fonds monétaire sur PEA font le taf’.
Si l’on a une grosse dose d’obligations, supérieure à 50%, c’est une autre paire de manches. On commence à avoir de réels effets de diversification, c’est-à-dire que les creux et les bosses du portefeuille ne coïncident plus totalement avec ceux des actions. Mais dans ce cas, on réduit significativement le risque et l’espérance de rendement (à moins de compenser avec du levier).
Note pour les puristes : j’ai négligé la covariance entre les Actions et les Obligations dans l’équation, ce qui est une approximation raisonnable, surtout si on parle d’obligations étatiques. Même avec un fonds obligataire diversifié, au final ça changerait pas lourd : la partie de l’équation liée à la covariance (Actions, Obligations) serait de l’ordre de 2x0,8x0,2x0,15x0,05x0,4 = 0,00096, à comparer à la contribution des actions 0,64x0,15^2 = 0,0144