Trade Republic veut démocratiser le Private Equity "sans charge", des avis?

Tu as tout dit.

L’opacité est pour moi le red flag n°1, suffisant pour que je mette le truc à la benne.

Et ton dégoût ne me paraît pas irrationnel, ces gens savent très bien qu’ils plument des pigeons.

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Petite meta-analyse complémentaire sur le Private Equity :

1. Études d’Oxford

  • Ludovic Phalippou, University of Oxford Said Business School – “An Inconvenient Fact: Private Equity Returns & The Billionaire Factory”

Truth Complex – Private Equity…

  • Montre que, depuis environ 2006, les rendements nets du private equity (après frais) ne surperforment plus le marché actions coté.
  • Souligne que la création de valeur va surtout aux gestionnaires (carried interest, frais) plutôt qu’aux investisseurs finaux.
  • C’est une référence académique centrale pour l’idée que les performances réelles sont équivalentes à celles des actions cotées.

2. Études d’Harvard

  • Brian Baik, Harvard Business School – “Private Equity Fund Valuation Management During Fundraising”

Truth Complex – Private Equity…

  • Met en évidence des pratiques comptables qui embellissent temporairement la performance présentée aux investisseurs.
  • Cela nourrit l’argument que les particuliers (qui arrivent avec un décalage, sur la base de chiffres biaisés) sous-performent par rapport aux institutionnels et aux professionnels mieux informés.
  • Reuters – “Harvard University Exploring $1 Billion Of Private Equity Stakes Sale”

Truth Complex – Private Equity…

  • Illustre que même une institution prestigieuse comme Harvard se désengage partiellement du private equity, suggérant que les perspectives de rendement ne sont pas aussi attractives qu’annoncé.

3. Sources complémentaires sur la sous-performance des particuliers

  • Center for Retirement Research – “How Do Public Pension Plan Returns Compare to Simple Index Investing?”

Truth Complex – Private Equity…

  • Montre que de nombreux investisseurs institutionnels (et a fortiori les particuliers, qui ont encore moins d’accès aux meilleures conditions) auraient obtenu des résultats équivalents ou meilleurs en investissant simplement dans un indice actions.
  • PlanAdvisor – “401(k)s Not the Place for Private Equity, Says Johns Hopkins Study”

Truth Complex – Private Equity…

  • Avertit que l’introduction de private equity dans les plans de retraite individuels (les 401(k), équivalents US de l’épargne des particuliers) est risquée et défavorable pour ces derniers.

Conclusion :

  • L’étude de Phalippou (Oxford) est la plus citée pour montrer que les rendements réels du private equity depuis 2006 sont comparables au marché actions.
  • Les travaux de Harvard (Baik HBS) apportent la dimension méthodologique et confirment le problème de valorisation biaisée, expliquant pourquoi les particuliers, moins bien lotis que les pros, finissent en sous-performance.
  • Les compléments du Center for Retirement Research et de Johns Hopkins renforcent la conclusion : l’investisseur particulier n’a pas accès aux meilleures conditions et en souffre.

Retrouver toutes les sources ici

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Franchement la vidéo de présentation dans l’appli est lunaire, on se croirait dans un mauvais bait d’influenceur tiktok avec un type bling bling dans un restaurant de luxe qui nous promet 12% de rendement…

Fun fact: dans l’appli ils prévoient d’autres annonces à venir avec un texte flouté.

J’ai demandé à chat gpt d’essayer de décrypter le flou.

“Super secret upcoming launch”

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Il y a la version allemande de cette vidéo sur leur chaine YT.
Je ne parle pourtant pas allemand, mais je trouve que ça rajoute un truc.
Ça manque un peu de bagouzes et de chaines en or par contre, probablement la typique retenue de nos amis d’outre-Rhin.

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“La question elle est vite répondue!”

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Ce que ça cache commence à être bien visible
Washington Post 18 sept

Why private equity needs you more than you need them

President Trump says he wants ordinary Americans to be able to invest in private equity. But in reality, the industry needs your cash.

By Bethany McLean

On Aug. 7, President Donald Trump issued a directive that is supposed to make us all richer. The goal is to make it easier for “alternative assets” like private equity to be included in 401(k) and other retirement plans.

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Oui et aussi la crypto !

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Phalippou sur le développement des ELTIFs , “I really think this is a big scandal waiting to happen”: A German finance journalist from DIE ZEIT asked me five questions about the new wave of ELTIFs giving retail investors “access” to private equity. I’m sharing my answers below. I really think this is… | Ludovic Phalippou | 24 commentaires

Je cite :

  1. Is PE a good idea for retail? Best-case & diversification?
    Best case: low fees, real diversification across managers/vintages/sectors, disciplined pacing, patient capital. But unlikely to be case for these retail products.
  2. Are 14–25% returns realistic now?
    Those numbers are marketing. The environment (higher discount rates, tougher financing, slower exits) pressures returns down, not up. History for institutions is ~11–12% net across long windows; retail typically pays ~4%+ more in fees, buys at today’s (often rich) NAVs, and shouldn’t expect yesterday’s regime.
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Pour enfoncer un peu plus le clou dans le couvercle du cercueil du PE.
Un article qui fat le tour de la question.

The Private Equity Illusion: Revisiting Risks, Returns, and Realities

Résumé
Le capital-investissement est largement perçu comme une classe d’actifs supérieure qui offre une diversification, une rendements, et un risque plus faible par rapport aux marchés publics. Cet article remet en question ce récit. Dessin Sur la base de données sectorielles, de rapports de conseil et de preuves empiriques, il montre que le capital-investissement La surperformance est en grande partie le résultat de l’effet de levier, du lissage de la valorisation et du reporting sélectif Pratiques. Une fois ajustés pour tenir compte de ces facteurs, les rendements des actions privées convergent vers ceux des actions publiques de référence, tandis que la volatilité et les corrélations augmentent considérablement. En particulier, la diversification Les avantages souvent revendiqués par le capital-investissement sont surestimés. Loin d’être une classe d’actifs distincte, les Les actions sont mieux comprises comme une exposition à effet de levier et illiquide aux actions, comportant des risques cachés qui Les investisseurs sous-estiment fréquemment, ce qui fausse les exercices d’allocation d’actifs.

Quelques aperçus

le capital-investissement (traduction d PE) n’a pas réussi à surperformer régulièrement les marchés boursiers au cours de la dernière décennie. Malgré des surperformances sporadiques au cours de certaines années, les rendements cumulés du capital-investissement restent inférieurs à ceux des grands indices boursiers tels que le S&P 500. Selon l’article du Times, les levées de fonds excessives et les multiples d’entrée élevés sur des marchés de plus en plus concurrentiels ont érodé la capacité du capital-investissement à générer des rendements supérieurs (Financial Times, 2024). La hausse des coûts de financement a accentué ces difficultés.
Des études de McKinsey (2024) confirment également que le capital-investissement a sous-performé les indices boursiers de référence.

En effet, dans une analyse récente, Bain & Company (2024) indique que 68 % des moteurs de rendement du capital-investissement proviennent de l’effet de levier et de l’expansion des multiples, la création de valeur opérationnelle – via la croissance du chiffre d’affaires et l’amélioration des marges – n’y contribuant qu’à hauteur d’environ 25 %. À l’appui de ces résultats, les données de McKinsey indiquent des résultats similaires : l’expansion des multiples de marché et l’effet de levier combinés ont représenté environ les deux tiers du rendement des opérations de rachat entre 2010 et 2021.
Source : McKinsey (2024)
De plus, les données de Bain (2024) et de PitchBook (2024) indiquent qu’une société de rachat de capital-investissement typique affiche un ratio dette/EBITDA 5 à 6 fois inférieur au pic de 7 fois atteint pendant la pandémie, contre moins de 3 fois pour les sociétés cotées comparables. Cela indique qu’une grande partie du rendement du capital-investissement est due à un bêta lié à l’effet de levier, plutôt qu’à une véritable surperformance opérationnelle. Autrement dit, les faits irréfutables indiquent clairement que la dépendance structurelle du capital-investissement à l’effet de levier compromet le discours sur la génération de rendement excédentaire, principalement grâce aux améliorations opérationnelles (croissance du chiffre d’affaires et augmentation des marges bénéficiaires).
Par conséquent, et dans une perspective macroéconomique plus large, on peut légitimement se demander si la « thèse » du capital-investissement n’est pas en grande partie le produit de la baisse historique des taux d’intérêt et des coûts de financement sur plusieurs décennies. Après un pic de plus de 16 % sur les bons du Trésor à trois mois en 1981, le rendement a diminué régulièrement pendant quatre décennies, pour finalement atteindre zéro au lendemain de la crise financière mondiale de 2008, puis pendant la COVID-19. Cette période prolongée de capitaux bon marché et abondants a fondamentalement permis au capital-investissement de s’appuyer sur l’effet de levier et l’ingénierie financière comme principaux moteurs de rendement. Le modèle du capital-investissement peut-il aujourd’hui survivre sans eux ?

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Encore de l’eau pour le moulin de la démocrrratisation du private equity :grin:

Ce post en remet une bonne tartine !

[Analyse] C’est rempli de belles promesses et surtout de frais : pourquoi je ne touche pas aux nouveaux « Private Markets » de Trade Republic même avec un bâton

Comme prévu, tous les intermédiaires financiers qui travaillent avec le « retail » (littéralement les investisseurs « de détail », c’est-à-dire les particuliers comme vous et moi) ne parlent plus que d’une chose en ce moment : le private equity. Parfois ça s’appelle « non coté », parfois « capital investissement », parfois « PE », parfois d’autres noms encore, mais c’est à peu près pareil. Chez Trade Republic ce sera les « Private Markets ».

Pour celles et ceux qui n’ont pas suivi, le PE c’est le fait d’investir son argent dans des sociétés non cotées en bourse pour aider à les développer et participer à leur croissance. Seule une minorité d’entreprises est cotée sur les marchés, la plupart ne l’est pas. Il y aurait donc un vivier important de gains : en sélectionnant les bonnes entreprises et en étant patient (ça prend généralement de 8 à 10 ans) il est possible d’atteindre ~20% de rendement annualisé. Mais le succès n’est évidemment pas garanti car les sociétés financées se situent à des états très divers de leur développement : certaines vont exploser toutes les prévisions, d’autres vont vivoter sans vraiment décoller très haut, et d’autres encore vont fermer au bout de quelques années.

Un point en particulier doit attirer notre attention pour la suite : la revente (« l’exit » dans le jargon, littéralement la sortie). Si j’achète une action Air Liquide à la bourse de Paris je vais réussir à m’en séparer en quelques clics à peu près quand je le veux grâce à la liquidité apportée par le marché : il y a en permanence quelqu’un d’autre prêt à me la racheter à un prix mis à jour chaque seconde ou presque. Mais si j’investis en PE je ne peux récupérer mon argent que si mes parts intéressent quelqu’un d’autre. Il faut donc un acheteur en face, prêt à mettre le prix que je veux. C’est très compliqué puisque, contrairement à la bourse, 1/ la valorisation de la société n’est pas instantanée et elle n’est pas forcément simple à établir 2/ il n’y a pas de marché organisé à grande échelle.

Comme prévu, il faut que les particuliers investissent dans le PE, désormais paré de toutes les vertus. Par exemple Larry Fink, le patron de BlackRock, première société de gestion d’actifs au monde, a déclaré vouloir démocratiser l’investissement dans les actifs non cotés. Dans sa lettre annuelle aux investisseurs il imagine même un portefeuille type : 50% actions / 30% obligations / 20% investissements alternatifs (dont le PE). L’intérêt ? La diversification, la moindre volatilité, le « potentiel de gain ». Et si vous cherchez un peu vous trouverez de nombreuses autres prises de paroles sur le sujet, certaines habiles, d’autres moins. Le message est clair : petits épargnants, voici l’heure de devenir des business angels ! Évidemment BlackRock a racheté récemment plusieurs sociétés spécialisées en PE et prêche donc directement pour sa paroisse et plus généralement pour toute l’industrie financière.

C’est pourtant une (très) mauvaise idée et plusieurs arguments avancés par le boug ont été débunkés depuis. Ce poteau complet réalisé il y a tout juste un an brossait un portrait peu avenant de l’avenir du PE pour les petits investisseurs (lire également le premier commentaire, très instructif). TL;PL :

le private equity a été très rémunérateur pour une poignée d’investisseurs initiés ces dernières années, mais la hausse rapide des taux d’intérêt qui a eu lieu [à compter de 2022] a sifflé la fin de la partie. Il faut donc trouver un « relais de croissance » pour continuer à collecter des fonds et acheter les parts des institutionnels qui veulent vendre : l’épargne des particuliers. Vu comment c’est parti, la « démocratisation » enclenchée nous laissera peut-être quelques miettes à la fin, pendant que de nombreux intermédiaires prélèveront frais divers et commissions variées, sur fond de promesses de rendement de malade qui ne se réaliseront pas.

Cet avis est partagé par plusieurs observateurs des marchés – enfin ceux qui sont indépendants et qui ne sont pas payés par la sphère d’intermédiaires : les particuliers vont servir d’« exit » à tous les institutionnels et grands investisseurs qui veulent récupérer leurs fonds dans le non coté.

Comme prévu, les deux nouveaux fonds vendus par Trade Republic sont remplis de nombreuses promesses. La narrative est puissante, le pitch est impeccable, les juristes ont probablement validé chaque mot et chaque phrase. Morceaux choisis :

  • « les clients peuvent désormais investir dans [le private equity] qui a surperformé les marchés cotés pendant des décennies » : c’est techniquement juste – on ne dit pas qu’on va gagner autant que par le passé
  • « chaque Européen doit avoir la possibilité d’investir comme les plus fortunés : de manière simple, sécurisée et au coût le plus bas possible » : du bullshit pour nous faire sentir importants. Toi aussi fais comme Bernard A. en investissant dès 1 euro !
  • « une opportunité unique d’investir dans des entreprises non cotées, qui représentent 88 % de l’économie » : notez que c’est une « opportunité », terme suffisamment vague pour ne rien garantir du tout
  • « vous pouvez bénéficier d’un rendement cible de 12 % » : eh oui, c’est seulement un rendement « cible ». Dont on « peut » bénéficier. Peut-être. Ou peut-être pas ?
  • « nous nous sommes associés à deux des entreprises les plus respectées au monde - Apollo et EQT » : respectées, prestigieuses et évidemment totalement inconnues du petit investisseur mais au moins ça fait sérieux

La comm est lancée. Toute la presse économique a recopié le communiqué de TR. Les influenceurs influencent. Luciano, un rappeur allemand, a été engagé pour faire des vidéos dans lesquelles il explique aux jeunes investisseurs que le PE c’est vraiment cool. Les fanboys de TR sont « enthousiastes ». Certains n’y croient pas vraiment mais mettent de l’argent quand même « parce que c’est TR ». Le massacre commence.

Comme prévu, les frais sont délirants. Et l’industrie financière aurait tort de se priver au vu de la puissance du mouvement engagé vers le PE et de tous les relais de communication qui ne posent surtout pas les questions qui fâchent.

Une passe sur les DIC des deux fonds vendus par TR indique :

  • Apollo (LU3170240538) : par an 2,80% de frais de gestion + 1,71% de commissions liées aux résultats (moyenne des 5 dernières années), soit dans les 4,50% annuels
  • EQT (LU3176111881) : 2,35% de frais de gestion annuels et 5% de frais de sortie (automatiques jusqu’à 18 mois de détention, ou « à la discrétion du gestionnaire » au-delà de 18 mois)

C’est très élevé, d’autant plus que ces produits sont destinés à être conservés de nombreuses années par définition. Par exemple 10 000 € investis pendant 8 ans vont être grevés de ~3 600 € de frais.

On comprend d’ailleurs que le rôle de TR change : la société n’est plus un simple courtier mais devient un distributeur qui est rémunéré pour commercialiser les deux fonds. La rétrocommission est de 0,85%/an pour l’un et de 1,40%/an pour l’autre. Quand TR affirme qu’il n’y a « pas de frais » c’est très limite : oui il n’y a pas de frais de courtage ou d’achat mais il y en a ensuite et pas qu’un peu ! Plus TR arrivera à convaincre ses clients d’investir, plus TR gagnera d’argent – que les fonds tiennent leurs promesses ou pas.

Comme prévu, ce sont des produits peu transparents et difficilement compréhensibles par les particuliers. Et il n’y a pas d’historique puisqu’il semblerait s’agir de fonds créés spécialement pour TR.

Philippe Maupas du Alpha Beta Blog en parle dans son dernier billet :

(…) Comme il n’y a aucune information détaillée sur le site de Trade Republic (…) j’ai donc ouvert un compte pour accéder à plus d’informations (…) J’étais même prêt à mettre un euro pour voir et investir (…) quand un ami m’a indiqué que quelqu’un l’avait déjà fait. (…) Ce quelqu’un, c’est Thomas Ketchell, le co-fondateur de Curvo (…)

Ketchell, qui raconte l’histoire sur LinkedIn, a investi 10 euros dans les produits de private equity de Trade Republic.

Selon lui, les documents réglementaires ne sont disponibles qu’après que l’investissement a été fait, ce qui me semble une infraction caractérisée à la réglementation.

Les frais ? Frais de gestion de 2,8%, dont 1,4% sont rétrocédés à Trade Republic. Le carry ? 12,5% de la performance au-delà de 5% par an.

Ketchell croit savoir que les parts commercialisées sont dédiées à Trade Republic et que les conditions en matière de frais sont meilleures pour les parts des mêmes fonds EQT et Apollo distribuées par des banques privées. (…)

Les fonds commercialisés par TR supportent donc des frais qui ne sont pas présentés de facon transparente à l’investisseur, notamment de « carry » (une commission de performance), qu’on découvre seulement après avoir investi. C’est très gênant.

Quelqu’un d’autre a poussé l’analyse. Le gars derrière le blog Value and Opportunity est un investisseur allemand et il a disséqué les frais du fonds EQT. Voici l’essentiel de ses conclusions :

  • les articles parus dans la presse n’évoquent pas le bon niveau de frais, en particulier parce que c’est très compliqué de comprendre comment ça marche vraiment
  • le fonds EQT vendu par TR est en majeure partie (56%) un « fonds de fonds » qui investit dans d’autres fonds gérés par EQT : il y a double couche de frais
  • les frais et les coûts payés par l’investisseur seront sans doute plus proches des 4% à 7% par an selon les hypothèses retenues et la performance réelle du fonds
  • ses modélisations montrent que pour atteindre ~12% de rendement annualisé nets de frais il faudrait qu’EQT arrive à générer ~20% de performance annuelle (la différence c’est les frais et l’absence de gains d’une partie du fonds qui reste en cash)
  • il remarque que, ces dernières années et d’après les données disponibles qu’il est allé chercher sur le site du groupe, EQT semble plutôt avoir réussi à produire dans les 3%-4% annuels, ce qui est très éloigné de la cible évoquée par TR

Comme prévu, et comme souvent, la « démocratisation » du PE qui arrive est un leurre : on vend du rêve à des gens qui n’y connaissent rien et qui vont suivre la masse sans se poser de questions. Les intermédiaires racontent de belles histoires, évoquent des rendements de ouf, font vibrer notre petit cœur d’investisseur qui veut « diversifier », tout en construisant des produits sur mesure blindés de frais et de commissions. N’y touchez pas, même avec un bâton, même pour un euro !

Source : Reddit - [Analyse] C’est rempli de belles promesses et surtout de frais : pourquoi je ne touche pas aux nouveaux « Private Markets » de Trade Republic même avec un bâton

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Y en a qui se font plaisir !

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Private equity. Une explication rapide dans
Pretty Woman

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Encore un billet savoureux de Philippe Maupas, avec à nouveau un passage sur l’offre Private Equity de Trade Republic :

Extrait :

Je résume : les documents réglementaires (DIC en français et prospectus en anglais) sont accessibles avant souscription mais sont difficiles à trouver. Les frais ne sont mentionnés que dans le DIC et ne me semblent pas refléter fidèlement la réalité.

Quant à l’information sur les frais de fonds sous-jacents, elle n’est évidemment pas accessible dans l’application Trade Republic. Ni ailleurs, puisque ces fonds démocrrratisés ne sont pas référencés dans les bases de données accessibles librement (par exemple sur les sites européens de Morningstar).

Ah, si vous trouvez que le MSCI World est trop concentré, vous allez adorer l’allocation géographique du fonds EQT : le premier pays est la Suède, avec 23% de l’actif si l’on en croit l’application Trade Republic consultée le 12 octobre.
Le DIC du fonds EQT fournit une adresse mail (eqt-fo-fundraising@eqtfunds.com) pour demander les documents réglementaires. Etant d’un naturel curieux, j’ai envoyé une demande à cette adresse pour recevoir le prospectus de EQT Nexus Fund SICAV le lundi 6 octobre à 15 heures 14.

Vous n’allez pas le croire : le mardi 14 octobre à 15 heures, je n’avais pas reçu de réponse.

La démocrrratisation des actifs privés, c’est pour le moment du grand Guignol en matière d’information.

Ou — pardon my French — un gigantesque foutage de gueule.

Ah, j’allais oublier : le conte de fées.

Voici la projection sur laquelle vous tombez pour le fonds EQT sur l’application Trade Republic.
Aucune explication de texte. J’en infère que si j’investis 2000 € aujourd’hui et 250 € par mois pendant 10 ans, soit un montant total de 32 000 €, mon investissement vaudra entre 50 000 et 83 000 € après 10 ans.
L’avertissement, en petits caractères et tout en bas de la page, me rappelle que “les estimations sont indicatives, non garanties et ne doivent pas être considérées isolément.”

J’espère que les régulateurs vont rapidement se pencher sur ces pratiques commerciales féériques.

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un excellent thread de Larry Swedroe sur le PE. Le résumé du résumé “le risk premium”, la prime de risque pour détenir du PE est adossée à une exposition au risque de non liquidité (difficulté à vendre rapidement) et au risque du cycle économique (tx d’intéret élevé en période inflationiste par ex).

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Et comment trouver de nouvelles sources de financement pour la PE. Il est grand temps de mobiliser et de rincer les l’investisseur comme vous et moi. Méfiance méfiance. Les offres de PE avec ticket d entrée à moins de100 euros vont se succéder.

Ma lecture du FT ce matin.

“D’après un dirigeant de haut rang du secteur, 80 % des sociétés de capital-investissement pourraient devenir des entreprises zombies d’ici dix ans, ne survivant que pour gérer leurs investissements existants faute de pouvoir lever de nouveaux capitaux.

Per Franzén, directeur général de la société suédoise EQT, a déclaré au Financial Times que seulement 5 000 des quelque 15 000 sociétés de capital-investissement existantes aujourd’hui avaient réussi à lever des fonds au cours des sept dernières années.

Ces dernières années, les sociétés de capital-investissement ont peiné à lever des fonds, confrontées à la difficulté de restituer les capitaux à leurs investisseurs en raison d’une pénurie d’opérations.

Elles se sont donc efforcées d’accroître les commissions générées par leurs fonds existants et de recourir davantage aux véhicules de continuation, un outil permettant aux sociétés de rachat de conserver certains actifs en se les revendant.”

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