Bonjour,
Je mâappelle Vincent, jâavais 40% dâactions et un levier de 140% dans mon allocation en dĂ©but de semaine derniĂšre, soit environ 60% dâactions sur mon patrimoine. Depuis, je nâai pas bu de vert, Ă part sur mes obligations.
ConcrĂštement, jâai perdu lâĂ©quivalent de plusieurs annĂ©es de dĂ©penses courantes en quelques jours. Donc, oui, ça pique.
Est-ce que je mây attendais ? On savait quâun bras de fer sur les droits de douane nous pendait au nez et on peut imaginer que les marchĂ©s avaient dĂ©jĂ intĂ©grĂ© cela aux prix. La taxation des pingouins, personne ne lâavait vue venir.
Les consĂ©quences de cet Ă©vĂ©nement sont difficilement prĂ©visibles : est-ce que des solutions nĂ©gociĂ©es seront trouvĂ©es rapidement ? Quelle est la probabilitĂ© dâavoir une rĂ©cession profonde et durable ? Quel sera lâimpact sur lâĂ©conomie mondiale Ă long terme dâune perte de confiance dans les USA ?
Je nâen sais fichtre rien, mais câest sĂ»r que ce a un impact sur les bĂ©nĂ©fices espĂ©rĂ©s des entreprises Ă court et moyen terme. Cela a aussi un impact sur la perception du risque des investisseurs, qui sont enclins Ă donner de moins gros multiples de valorisation aux entreprises dans lesquelles ils ont investi. Bref, double effet kiss kool et les marchĂ©s dĂ©vissent.
Câest douloureux, mais câest normal. Le risque se rĂ©alise tĂŽt ou tard. Câest le point fondamental sur lequel on insiste beaucoup chez Cayas : si ça peut merder, ça va merder. Il faut donc savoir si on peut se permettre dâĂȘtre dans le fumier jusquâaux chevilles ou jusquâaux cuisses.
Est-ce que la situation des actuelle marchĂ©s financiers me fait paniquer ? Non. Le niveau de risque de mon portefeuille Ă©tait calibrĂ© Ă la fois pour subvenir Ă mes besoins et en fonction de (ce que je crois ĂȘtre) ma psychologie. Jâai dĂ©jĂ pris un -30% dans la tĂȘte en 2022 et tenu la barque. Est-ce que je pourrais rĂ©sister Ă un -40% sans partir en vrille ? Je ne le sais pas encore vraiment.
Est-ce que ça va continuer Ă baisser pendant 2 ans ou remonter rapidement ? Je nâen sais rien.
DÚs lors, que dois-je faire sur mon portefeuille ? Acheter, vendre ? Rééquilibrer maintenant ou plus tard ?
La solution Ă laquelle je crois, câest de prendre sur moi, de rester disciplinĂ© et continuer Ă rééquilibrer mes positions selon ce que me dicte ma stratĂ©gie. Jâai Ă©laborĂ© ma stratĂ©gie Ă partir de thĂ©ories raisonnables, elle a eu des rĂ©sultats satisfaisants pendant les crises passĂ©es et surtout, je lâai Ă©laborĂ©e au moment oĂč jâavais la tĂȘte froide.
Alors, justement, parlons du lien entre stratĂ©gie et psychologie. Câest hyper important et chacun aura une rĂ©ponse diffĂ©rente.
Quand on simule une stratĂ©gie dans le passĂ©, on peut constater que ça a Ă©tĂ© plus ou moins risquĂ©, avec des trous plus ou moins douloureux. Regarder une courbe qui fait -50% câest une chose, expĂ©rimenter une pression mĂ©diatique catastrophique et des mauvaises nouvelles chaque jour alors quâon a des factures Ă payer, câen est une autre. Câest pour cela quâil vaut mieux surestimer son aversion au risque tant quâon ne sâest pas rĂ©ellement brĂ»lĂ© les doigts.
LâĂ©tape dâaprĂšs, câest de regarder quand et comment la stratĂ©gie fait mal. Câest pour Ă©quilibrer diffĂ©rentes formes de douleur que mon portefeuille combine plusieurs types de stratĂ©gies et de classes dâactif.
Par exemple, une partie de mon portefeuille suit une stratĂ©gie contrarienne. Cette stratĂ©gie va rĂ©duire lâexposition aux actions quand les valorisations (schĂ©matiquement les bĂ©nĂ©fices divisĂ©s par le prix) sont Ă©levĂ©es et augmenter lâexposition lorsque les prix se sont fait dĂ©monter au-delĂ des perspectives Ă©conomiques. Impact :
- On se sent minable quand on se fait éclater par les YOLO lors des bulls qui continuent alors que les valorisations sont hyper hautes (seconde moitié des années 90, décennie passée). On a le regret de passer en partie à cÎté de hausses spectaculaires.
- On prend nettement moins cher pendant les chutes brutales, car on était généralement moins exposé au marché avant leurs arrivée.
Dâailleurs, ce type de stratĂ©gies sera lâapproche proposĂ©e par dĂ©faut dans Cayas (assez simple Ă comprendre, facile Ă implĂ©menter pour lâĂ©pargnant typique, aisĂ©ment ajustable selon son aversion au risque).
Une autre partie de mon portefeuille applique une stratĂ©gie de suivi de tendance. En gros, on augmente lâexposition quand le marchĂ© semble ĂȘtre dans une tendance haussiĂšre, on rĂ©duit la voilure quand on constate que le marchĂ© baisse.
- Lorsque les marchés sont haussiers, on se sent un peu con car on a souvent pris el train un peu en retard.
- Lorsque les marchĂ©s sont baissiers, on est pas content, mais comme la stratĂ©gie nous fait sortir au bout dâun moment, la douleur sâarrĂȘte.
- Lorsque les marchés zig-zaguent à un rythme effréné, on peut prendre trÚs cher si on est en décalage de phase : vendre quand ça a a fini de baisser, acheter au plus haut.
Ainsi que dâautres formes de torture, frĂ©quemment douloureuses comme les matiĂšres premiĂšres, mais quâon se fĂ©licite dâavoir prises une fois tous les dix ans.
En gros, jâai dĂ©fini un genre de club BDSM taillĂ© pour mes finance personnelle. Ca fait mal sans arrĂȘt, mais pas suffisamment pour arrĂȘter lâabonnement. 