Je l’ai peut-être manqué, mais il n’existe pas de fil pour ce chapitre, donc je me permets de le créer, ayant un retour @Nicolas (je ne suis pas sûr de qui taguer, mes excuses)
Je lis :
Besoin de 10 000 € dans cinq ans pour faire un tour d’Europe en trottinette ? En plaçant aujourd’hui la somme adaptée en obligations à cinq ans, vous avez la certitude de réunir votre budget au moment voulu.
Sauf erreur de ma part, c’est valable uniquement… hors défaut de l’émetteur, non ?
Même dans ce cas, on peut espérer récupérer des pépètes, mais ça va dépendre de la procédure de défaut, des négociations, etc. Les certitudes de notre capy-voyageur sont tout de suite un peu moins certaines !
Pour être honnête, je pensais que le petit + à cet endroit était pour préciser ce point. C’est moi qui rate un truc ?
Je pinaille peut-être et le risque de defaut est trop faible pour meriter ce point. Je me mets dans les bottes d’un debutant complet qui pourrait comprendre qu’acheter 10k d’une obligation à 5 ans d’une sombre entreprise bancale, ca donne une certitude de remboursement C’est nuancé après, mais le « certitude » m’a fait tiquer très fort.
Hello,
Je voudrais revenir sur les obligations car il m’a manqué quelques précisions pour être sûr de bien comprendre.
J’ai bien compris que les obligations sont de la dette. Or en tant que particulier, et j’imagine comme beaucoup, la notion de dette m’est principalement familière par la contraction d’un emprunt immobilier (ou d’un crédit à la consommation pour d’autres).
Le graphique en diapo 3 m’a fait douter de ma bonne compréhension car ce n’est pas l’expérience que j’ai en remboursant mon emprunt: je rembourse chaque mois une partie du capital (principal?) et des intérêts, dont la proportion évolue en plus dans le temps. Le graphique montre au contraire qu’on touche un montant fixe d’intérêt par an et que le capital est remboursé d’un coup à la fin, d’où ma confusion.
Je ne sais pas si c’est le cas pour d’autres, mais j’aurais apprécié un encart ou une diapo supplémentaire qui explique la différence entre une obligation et un emprunt bancaire.
Ou si on peut m’expliquer ici?
Merci d’avance.
Je m’avance peut-être un peu, vu que j’ai jamais contracté ce genre de prêt, mais si j’ai bien compris c’est le fonctionnement d’un type de prêt aussi accessible aux particuliers. Mais au lieu d’être un crédit amortissable (la description classique) c’est un crédit in fine (le capital a la fin et uniquement les intérêts régulierement).
Le fonctionnement me semble plutôt proche si on veut garder une image d’équivalence entre obligation et un credit « perso »
Les obligations et ton crédit sont effectivement tous les deux de la dette.
Mais toutes les dettes ne se remboursent pas forcément de la même façon.
Il y a les crédits amortissables, qui sont les crédits qu’on connaît le plus, comme ton crédit immobilier : tu rembourses chaque mois une part de capital + une part d’intérêts. Au fil du temps, le capital diminue progressivement et les intérêts aussi (puisqu’ils sont calculés sur le capital restant). Ton banquier a lissé ça dans le temps de manière à ce que tu payes la même somme tous les mois.
Et il y a les crédits in fine. Dans ce cas, tu ne rembourses que les intérêts chaque mois, et le capital est remboursé en une seule fois à la fin du prêt.
Il peut être utilisé pour des projets d’investissement locatif, par exemple.
Une obligation fonctionne comme un crédit in fine (même si ce n’est pas la même chose juridiquement).
En gros, les deux sont de la dette, mais le rythme de remboursement est différent.
Du coup, @vodkatypique c’est exactement ce que tu disais. J’ai juste fait plus long
Edit : Ah, on me dit dans l’oreillette qu’il existe aussi des obligations amortissables.
Donc pour être précise : la plupart des obligations sont amorties in fine.
J’ai encore des questions qui me taraudent sur les obligations. Déso !
On a vu dans la leçon qu’il y a essentiellement deux risques: le risque de défaut de l’émetteur et le risque de taux.
Est-ce que ces deux risques sont bien rémunérés par le marché en terme de prime de risque? Je m’interroge en réalité surtout sur le risque de taux qui me semblent impossible à évaluer a priori, donc à rémunérer?
Est-ce que le risque de taux peut être évité si l’on garde ses obligations jusqu’au terme?
Question subsidiaire: les risques sont-ils les mêmes en prenant des obligations en direct comparé à un ETF? J’ai notamment appris via un très bon post de /vosfinances que les ETF prennent de plein fouet le risque de taux ce qui m’a un peu refroidit au moment d’ajouter une ligne Global Aggegate à côté du MSCI World.
Cela varie dans le temps. Historiquement, la prime de taux réalisée, c’est-à-dire le rendement excédentaire que tu as obtenu en prenant des obligations intermédiaires et longues (en gros un Aggregate Bond) par rapport à des obligations à court terme (du cash) est de l’ordre de 0,7% pré-taxes. La prime de risque de crédit (en Investment Grade) a été de l’ordre de 0,5% en sus du risque de taux (pour des obligations d’échéance similaires).
Net d’impôt et de frais, c’est pas beaucoup mieux qu’un livret réglementé alors que tu prends du risque. Les obligations sont d’abord un outil de réduction de risque par rapport aux actions une fois les livrets pleins, si tu veux moins de volatilité qu’un investissement en actions. Les obligations deviennent plus intéressantes dans les portefeuilles à levier (mais plein d’autres classes d’actifs aussi).
En gardant les obligations à terme, tu connais le montant nominal que tu vas toucher, mais si tu veux réinvestir derrière, tu le feras aux taux en vigueur à l’échéance de tes premières obligations. Tu n’effaces donc pas le risque de taux, tu le répartis différemment dans le temps qu’un fonds diversifié qui fait rouler des obligations de maturités différentes au fur et à mesure qu’elles expirent. Garder des obligations à l’échéance est surtout utile lorsqu’on a un projet bien défini.
N’oublie jamais que chercher à éviter un risque revient à renoncer à la prime de risque associée. No pain, no gain.
Les obligations en direct ne sont pas vraiment une solution alternative à un ETF, qui maintient une maturité constante et te permet donc d’espérer collecter la prime de risque de taux. Accessoirement, à part quelques obligations d’entreprises, il faut mettre dans les 100 k€ sur la table pour chaque obligation. Ca complique légèrement la diversification au sein de la classe d’actif.
Et effectivement, les posts de Tryrshaugh sur Reddit sont de la grosse boulette, il est toujours très pertinent.
Par “obligation en direct”, je pensais à ma banque qui m’avait proposé l’année dernière de prendre des obligations à 10 ans qu’elle a elle-même émise sur mon AV. Forcément ça les intéresse de se financer auprès de leurs clients vu qu’ils vont récupérer une partie en frais d’UC ^^. Le rapport rendement/risque m’avait semblé intéressant à l’époque à défaut d’outils adéquats pour le calculer avec précision.