Habituellement, on évite d’ajouter du levier et de concentrer le portefeuille simultanément.
On cherche plutôt à mettre du levier sur un portefeuille plus diversifié, qui aura une espérance de rendement ajustée du risque supérieure ou égale à celle d’un portefeuille contenant juste l’actif avec l’espérance de rendement la plus élevée.
Imaginons que tu es dans un contexte 100% actions large caps et uniquement USA. On va mettre de côté le fait que le 100% USA est probablement une approche moins raisonnable que de diversifier internationalement.
Tu as le choix entre deux actifs : S&P 500 et Nasdaq.
On va dire que le Nasdaq a un beta de 1,3 et une corrélation de 0,9 avec le S&P : son espérance de rendement attendue est approximativement 1,3 fois celle du S&P 500 et sa volatilité est 1,3/0,9 = 1,45 fois celle du S&P, par définition du beta.
En tenant compte de coûts de financement comme les futures, si tu veux une espérance de rendement égale à 1,5x le S&P 500, tu peux prendre :
- 117% d’exposition Nasdaq avec deux ETF : 83% en Nasdaq x 1 et 17% (on néglige les différence de frais)
- 160% d’exposition S&P : 40% S&P + 60% S&Px2
Comme on est convaincu que l’Utilité est une façon raisonnable de prendre des décisions de pépettes, on regarde le rendement ajusté du risque (CE = Certainty Equivalent = Rendement Ajusté du Risque = expression de l’Utilité) pour comparer :
Avec ces hypothèses, un S&P avec un gros levier a un meilleur rendement ajusté du risque qu’un Nasdaq avec levier.
Accessoirement, avec ces hypothèses de marché, un portefeuille à levier sur du full actions a une Utilité négative sauf si l’on est très peu sensible au risque. Rappel : Gamma = 1, ça veut dire qu’on cherche à maximiser le rendement composé, donc même pour les très gonadées qui raisonnent seulement en gain financier à long terme, l’approche S&P+levier est plus intéressante.
Evidemment, si on a un gros capital humain par rapport à son portefeuille et pas de projets à financer à moyen terme, la discussion est plus subtile.