[Journal] Tyler

Bonjour,

Mon objectif est de confronter avec vous mes idées et mon allocation.
Le tout en gardant une trace écrite de l’évolution de mes convictions et stratégies au fil du temps.

Qui suis-je ?

  • Je suis papa d’un beau gosse de 11 ans
  • Je suis pacsé mais n’évoquerai ici que ma part de patrimoine.
  • J’ai 42 ans et je suis ingénieur salarié dans l’automobile
  • RP payée.

Mon rapport à l’investissement
Eduqué en fourmi puissance 10000 et venant d’un milieu modeste, j’ai un naturel à l’accumulation compulsive et un câblage de base plutôt anti-risque.
Ayant été longtemps matérialiste, j’ai aussi tendance à culpabiliser face au consumérisme, souvent au détriment de mon bonheur personnel. Je fantasme des achats, les étudie sous tous les angles et finalement je ne passe jamais à l’achat. (ça vaut pour les investissements aussi)… Si je le fais, je le regrette quasi aussitôt, ayant l’impression d’avoir cédé à la tentation sans que cela n’ajoute réellement à mon bonheur. :zany_face:

Pourquoi je raconte ça ? Car avec les années et mes économies de fourmi modeste, j’ai (je pense) + de côté que nécessaire pour mon train de vie, (même si ça n’est pas si énorme que ça en comparaison de beaucoup d’entre vous). C’est là que je peux avoir une tendance bizarrement opposée (tel un investisseur bipolaire) à perdre de vue le risque puisque je mise un argent qui ne m’est plus réellement indispensable et cela me permet de contre-balancer mon mode de base, irrationnellement j’en conviens. :smirking_face:

Je suis typiquement le gars qui va attendre la consolidation pendant des semaines et finalement n’y tremper que les orteils. Donc j’ai actuellement pas mal de cash qui attend un bon gros crack. J’ai conscience que ce n’est pas constructif et que je rate toute la hausse, mais je me soigne en profitant de la phase de baisse actuelle.

J’aimerais perfectionner une approche passive et automatique afin de définir une stratégie et m’y tenir sans faire le yoyo.

Mon problème est que je ne suis déjà pas très clair sur mon objectif et que j’ai le sentiment d’avoir pas mal de lacunes pour faire les bons choix.

  • Avant d’être père, je me focalisais sur l’épargne pour accéder à mon rêve d’une voiture de sport, tout en remboursant ma RP.
  • Après être père, et malgré la voiture de sport accessible, j’ai tout recentré sur mon fils et la fourmi est repartie de plus belle pour lui préparer le meilleur avenir possible, au détriment de mon présent. A noter que j’ai eu quelques soucis de santé ces 3 dernières années qui ont poussé encore plus vers cela.
  • Une part de moi voudrait pouvoir stopper plus tôt mon activité pro., ou avoir un revenu alternatif conséquent pour ne pas avoir le sentiment d’être dépendant de mon job/entreprise. Mais cela ne reste qu’un rêve non visible.
  • Une autre part se dit qu’il faut mieux profiter au fil de l’eau tant que je le peux encore, mais que veut dire profiter… rien ne me tente. Mes désirs sont comme anesthésiés par des années de mode fourmi :smiling_face_with_tear:. Impossible de me défaire de ce dernier. (le fiscaliste que j’avais consulté s’est foutu de moi en me disant qu’il avait rarement vu une telle fourmi qui sacrifie sa vie sans but)

La stratégie à définir doit m’aider à me recentrer sereinement sur mon présent en me convainquant que le futur est assuré.

Mes convictions :

  • J’en ai peu.
  • J’apprécie l’analyse technique et je suis très régulièrement les swings sur unité de temps longue, sans pour autant passer à l’acte des arbitrages… faute de confiance en moi. (je ne suis même pas sorti le 24fév quand j’ai pressenti la baisse de 20%)
  • Après maintes expériences, je crois à la supériorité de la gestion passive (ETFs) comparé à la gestion active (OPCVM classiques).
  • Je mise sur le facteur temps, mais j’aimerais tout de même choisir le chemin optimal,
  • Je suis plutôt patient si convaincu du résultat.
  • N’ayant pas d’objectif clair, je pense que cela contribue à ma difficulté à passer à l’action.
    Choisir c’est renoncer. Je dois changer de mode et passer à l’action.
  • J’ai failli faire de l’immo locatif, mais n’ayant ni le goût du risque associé, n’appréciant pas l’illiquidité, et n’ayant pas le temps, j’y ai renoncé.

Mon allocation actuelle AVANT toute réflexion et passage à l’action

Stratégie Future ?
Structurer mon patrimoine/portefeuille, définir une poche plaisir à ne pas investir, avancer sur la définition d’objectifs clairs.

Conclusion
Vous l’aurez compris, mon profil c’est des questions sur la psychologie de l’argent et j’espère qu’en maîtrisant les bases et en organisant mon portefeuille, je pourrai lâcher du lest, et réapprendre à en profiter pour vivre et réaliser de nouveaux projets. C’est quand même à ça que doit servir l’investissement.
Idéalement, j’aimerais me former pour attendre vos niveaux d’expertise.

Merci à ceux qui auront lu jusqu’ici :slight_smile:

N’hésitez pas à commenter; critiquer ou conseiller. Tant que ça me fera avancer je suis preneur :money_mouth_face:

Tyler

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Salut @Tyler91

La partie analytique me semble tout à fait maîtrisée :wink:
Mais les réponses que ce post appelle ne relèvent, je trouve, pas tant de la finance que de la psychologie.

Il semble qu’il faut que tu apprennes à ton cerveau à dépenser de l’argent, sans que ça soit le meilleur choix, sans que ça soit nécessairement utile. Qu’il comprenne que non seulement c’est pas grave, mais qu’en plus ça peut être plaisant. Et in fine voir l’argent pour ce que c’est : un moyen.
Je ne peux que te conseiller d’aller voir un psychologue, et good news, c’est payant donc c’est un premier pas dans la dépense pour toi :wink:

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Hello @Tyler91,
Merci de partager ton parcours avec autant de détails et de transparence, c’est super intéressant à lire. C’est fou de voir à quel point l’aspect psychologique pèse lourd en investissement.
L’éducation et l’environnement familial comptent évidemment énormément. Mais pas seulement ça. J’ai pris conscience récemment que la période dans laquelle on grandit a aussi un énorme impact. En fonction de ce qu’on a entendu quand on était ado/jeune adulte, notre pensée sur l’investissement ne se structure pas de la même façon. C’est pour ça qu’il y a des grandes tendances d’investissement entre générations qui ne se ressemblent pas…
Aux États-Unis, une génération qui a grandi pendant 10 ans de stagnation de la Bourse ou 10 ans de marché dynamique n’investira pas pareil quand elle sera adulte. Idem sur l’immobilier en France, j’ai l’impression qu’il y a un mouvement de bascule qui est en train de se faire et que ce qui était considéré comme « l’immobilier valeur sûre, allons-y les yeux fermés » est en train d’être de plus en plus remis en question.

En ce qui te concerne, tout revient à la même question que pour chacun : ta réflexion doit porter sur l’Utilité de ton argent. Avec Cayas, on donne des clés pour maximiser les chances de réussite des projets, mais la première étape, c’est : où décides-tu de mettre ton argent pour qu’il t’apporte le plus de bonheur ? On a fait une leçon entière sur ce concept (C’est la station Madame Bonheur).
Et donc avant ça, il faut savoir ce qui te fait éprouver du bonheur, c’est là où ça sort du cadre des finances perso stricto sensu et que c’est à toi de faire le travail :wink:

Je pense que tu es au bon endroit et qu’entre les leçons, l’outil qui arrive et les réflexions partagées ici, ça devrait t’aider à cheminer.
Hâte de suivre l’évolution de tes décisions et de ta stratégie. Tiens-nous au courant !

PS : On ne met pas encore le champagne au frais pour fêter la voiture, mais tu nous préviendras ? :wink:

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Je ne rentre pas dans le psychologique pour l’instant (très honnête de ta part, et très intéressant).

Juste une petite question sur tes investissements : sauf erreur de ma part, tu n’as pas d’investissements en actions dans les pays émergeants (notamment Asie, Amérique du Sud). Qu’est-ce qui t’a poussé à faire ce choix ?

Bonne remarque @MarineH.

Aujourd’hui je continue de charger principalement

  • ETF MSCI World,
  • ETF S&P500,
  • ETF Nasdaq,

Initialement, j’avais aussi

  • ETF Japan Topix
  • ETF Emergents

J’ai tendance à trop regarder les graphes car j’ai du mal à être 100% passif… j’aime bien identifier les « zones d’accumulation rationnelle » sur une échelle de temps hebdo.
Ces lignes stagnaient beaucoup, voire étaient contre-performantes… je les ai donc rebasculées récemment en ETF MSCI World. J’ai peut-être eu tort vis-à-vis de la diversification.

De plus, je voulais initialement prendre de l’ETF Europe 600 mais les fonds proposés par mon PEE/PER (assez restreints) sont déjà très centrés Europe. Donc je n’ai pas priorisé l’Europe pour les ETF PEA/AV.

Donc effectivement je me suis éloigné de mon allocation initiale et il faudrait que je reprenne le wagon Japon + Emergents.

Merci @Julie , tu as bien résumé.

Pour la voiture, je n’ai toujours pas franchi le pas. Un peu parce que je n’ai pas trouvé la perle rare, mais surtout car comme je l’explique plus haut, choisir c’est renoncer.

J’ai du mal à me défaire de mon logiciel implémenté dans ma tendre jeunesse, mais j’avance sur la compréhension du pourquoi. Comme tu l’évoques, j’ai grandi dans un milieu modeste et l’avenir a toujours été pour moi l’horizon des possibles…, pas le présent. Quand j’avais même pas 10 ans, je m’endormais dans mon lit gelé en m’échappant vers le futur (ma future richesse, ma future villa avec un immense garage), cela m’a marqué.

Aujourd’hui fort de mon épargne, j’ai tendance à fantasmer différents futurs, à apprécier le fait d’avoir le choix… mais si je concrétise, cela ferme d’autres portes… la douleur de renoncer à d’autres éventualités vient grever mon bonheur ponctuel. Conclusion, je reste dans ma position de fourmi qui ne sait pas apprécier de bonheur consumériste, et je ne passe pas à l’action. Cela s’est renforcé à l’arrivée de mon fils, car désormais je n’attends même plus de mon futur… je ne vis que pour le sien.

L’investissement et réaliser la bonne allocation, c’est choisir aussi…
Donc, il faut que je me soigne :slight_smile:

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