La réponse va dépendre de la taille de ton patrimoine (qui influence énormément la fiscalité de l’AV), de ton % d’actions, de ce que représente ta capacité d’épargne par rapport à ton capital et de ton horizon d’investissement.
Toutefois, pour la majorité des épargnants, le choix du support de diversification aura moins d’importance que le choix du niveau de risque (schématiquement le % d’actions).
On veut évaluer s’il y a un gagnant évident parmi les quatre grands outils de pilotage du risque disponibles pour les épargnants français :
- fonds €
- Livrets réglementés
- Global Aggregate en CTO
- Fonds monétaire en PEA.
J’ignore le cash sur compte courant, on sait déjà que c’est moins bien que les livrets ! De même, les livrets bancaires sont plus ou moins comme des livrets réglementés, mais avec des taxes.
Par simplicité, on va commencer par regarder les rendements réels (corrigés de l’inflation) et nets d’impôts depuis 2000. Quelques remarques importantes :
- Cela ne tient pas compte des effets de rééquilibrage de portefeuille lorsqu’on a aussi des actifs plus risqués comme les actions. Effets qui sont généralement positifs quoique amoindris lorsqu’on a du frottement fiscal.
- Regarder le passé ne nous permet pas d’évaluer ce qui a le plus de chances de marcher dans le futur, mais ça aide à poser le problème !

Fonds € |
Livret A |
Glogal Agg (€ Hedged) |
Monetaire PEA |
0,8% |
0,2% |
0,6% |
-0,6% |
De 2000 à 2024, ces 4 actifs de diversification ont tous eu des rendements nets d’inflation et de taxes ridiculement faibles !
Autrement dit, la contribution des actifs de diversification au rendement de vos portefeuilles financiers sur le dernier quart de siècle a été modeste. Ils ont principalement servi à modérer la volatilité.
Notes :
- Fonds € : rendement moyen des fonds €, toutes assurances confondues. J’ai appliqué les prélèvements sociaux chaque année sur le rendement nominal, c’est-à-dire le minimum d’imposition possible en AV : la réalité est plus complexe.
- Livrets : j’ai pris les rendements historiques du Livret A, le LEP aurait été le grand gagnant.
- Global Aggregate : 30% de flat tax sur la valeur liquidative au bout de 24 ans.
- Monétaire en PEA : j’ai considéré qu’on sortait lorsque les rendements sont négatifs (i.e. je considère juste que vous n’êtes pas idiots, ne me remerciez pas) et j’ai appliqué les prélèvements sociaux à la fin.
Cette constatation devrait rester globalement vraie dans le futur. On peut à peu près étaler l’inflation avec ces actifs dits peu risqués, mais leur valeur doit se jauger sur leurs mérites au sein d’un patrimoine diversifié.
Par exemple, le vilain petit canard semble être le monétaire en PEA. Pourtant, c’est la principale manière de piloter la volatilité de son patrimoine lorsqu’on est fortement investi en PEA, c’est-à-dire le cas typique d’une jeune épargnante qui a des projets à moyen terme.
Si on a un taux d’épargne significatif par rapport à son patrimoine financier (c’est souvent le cas jusqu’à la quarantaine), le rééquilibrage entre actions et actifs diversifiants se fait en bonne partie avec les nouveaux versements : le frottement fiscal du CTO peut devenir secondaire.
Bref, tout ça pour dire que la situation optimale dépend de trop de facteurs pour les traiter ici, mais que ce n’est pas un sujet assez important pour en perdre le sommeil, même si toute optimisation est bonne à prendre !