Avant de commence, pour l’ETF obligataire en PEA, je l’avais vu sur justETF aussi, mais je crois que c’est une boulette de leur part. Un ETF physique qui détient des actifs hors EU (et qui plus est couvert contre le risque de change en livres sterling), ça ne peut pas aller en PEA. Dommage, parce que je me ruerais dessus sinon. 
En PEA, tu peux juste avoir des actions (mondiales via du synthétique), du monétaire et des matières premières (en synthétique aussi). D’où ta très bonne question : comment je diversifie vers d’autres classes d’actifs sans prendre une AV ?
Sur des actifs à relativement faible espérance de rendement, comme la plupart des actifs de diversification, les frais d’AV rongent l’essentiel de l’espérance de rendement après impôt et après inflation. Cela rend l’AV moins bonne d’un point de vue rendement-risque si elle contient principalement des diversifiants à long terme.
Donc en pratique, où caler ses actifs de diversification ?
Je vais partir de l’hypothèse qu’un 60/40 serait l’allocation la mieux adaptée dans ton cas et pour ton aversion au risque. C’est très hypothétique, car ton immobilier et ton capital humain pourraient faire bouger les curseurs selon la taille relative de chacun de ces éléments. Il existe aussi d’autres actifs de diversifications, mais on va les ignorer pour le moment.
Les bons compromis vont dépendre de la taille de ton portefeuille financier !
J’avais déjà posté à propos de la nuance entre diversification et dérisquage. Avec 60% d’actions, le principal contributeur à la volatilité du portefeuille reste les actions. On est encore dans la zone où les obligations dérisquent plus qu’elles ne diversifient.
Autrement dit sur un 60/40 sans levier, du cash faiblement taxé sera aussi efficace que des obligations pour dérisquer. On pourra augmenter un peu la fraction action si on veut conserver une espérance de rendement équivalente, car le cash rapporte moins.
Si tu as moins de ~90k€ de patrimoine financier, c’est facile d’implémenter un équivalent de 60/40 : ~60%/65% d’actions en PEA, le reste en Livret A + LDDS. En couple, on peut aller encore plus loin vu qu’on peut loger jusqu’à 70k€ en livrets, permettant d’aller jusqu’à 175 k€/200 k€ de patrimoine sur un 60/40.
Ca suffira à une bonne partie des gens ! Encore plus pour des jeunes, qui auront potentiellement une allocation cible aux actions plus élevée s’ils n’ont pas de gros projets à financer à moyen terme.
Une fois que tu es arrivé à ce seuil d’environ 100 k€ par adulte du foyer, il me semble raisonnable d’utiliser les fonds monétaires en PEA pour continuer. Tu auras une espérance de rendement ajustée du risque inférieure à un mélange actions/obligations (en ciblant un même niveau de risque), mais les 17,2% de taxes du PEA vont compenser dans la plupart des cas.
Le principal inconvénient de cette approche, c’est les contraintes sur les retraits en PEA qui t’obligent à anticiper tes besoins de liquidité.
- Si tes livrets sont suffisants pour tes projets à moyen terme, tu pourras arbitrer ton PEA vers du cash lorsque tu videras tes livrets, de manière à conserver un niveau de risque stable.
- Si tu as besoin de plus pour financer tes projets, c’est là que les autres enveloppes entrent en lice. Comme il s’agit de financement de projets à moyen terme, tu ne t’attends pas à faire des rendements démentiels avant de casser la tirelire. Un CTO ou une AV ne seront pas radicalement différents ! Voire un PER si le projet est un achat de RP.
Lorsque tu seras au plafond de versement du PEA et des livrets, tu devras aussi te poser la question du placement de tes nouveaux apports. Là, le sujet est vaste parce que quand on commence à arriver à plus de 200 k€ par adulte, il y a tout un tas d’autres considérations : transmission, introduction d’autres moyens de diversification… Tu serais dans ce cas ?