Quel est le meilleur ETF All-World?

Que serait un forum d’investissement sans son sempiternel sujet sur le meilleur ETF All-World ?

Un grand merci à @Grumby pour le partage de ce tableau comparatif des principaux ETF All-World (avec toutes les sources et liens utiles) :raising_hands:

Dans le document Notion, vous trouverez aussi un lien vers une page dédiée à la tracking difference de ces ETF :

  • Relative : comme une « note de qualité » du suivi d’indice
  • Absolue : le décalage réel constaté avec l’indice, en points de performance

Récap à jour, TD relative moyenne sur 5 ans (quand dispo), trié par frais croissants (TER) :

Name TER TD Voting score Resp. score Size$ Coverage Launch
Amundi Prime All Country World 0.07% 96% C - 50% 2.7 B 85% 2024
SPDR MSCI All Country World 0.12% -0.88% 10% E - 13% 5.6 B 85% 2011
Invesco FTSE All-World 0.15% 9% E - 12% 1.6 B 90% 2023
SPDR MSCI All Country World Investable Market 0.17% -0.81% 10% E - 13% 3.2 B 85% 2011
Scalable MSCI AC World Xtrackers 0.17% 93% C - 40% 0.2 B 85% 2024
iShares MSCI ACWI 0.20% -0.43% 5% E - 15 % 20 B 99% 2011
Vanguard FTSE All-World 0.22% -0.1% 0% E - 6% 37 B 90% 2012
Amundi MSCI All Country World 0.45% -1.3% 96% C - 50% 1.8 B 85% 2011

Outre le classique TER et Size, il y a 2 nouveaux critères de classement :

  • Voting score : % de votes favorables à des résolutions ESG (réduction des émissions, diversité, transparence…)
  • Responsibility score : évaluation globale des pratiques ESG de l’asset manager (gouvernance interne, exclusions, reporting, etc.)

Quelques constats :

  • Vanguard reste le champion du tracking : une TD absolue qui ne dépasse pas 7 points de base en 5 ans, tout en couvrant 90% du marché mondial. Côté ESG, c’est en revanche nul, sûrement le coût d’un focus extrême sur la réplication. Ils entrent eux aussi dans la guerre du low-cost, comme le montre leur récente baisse des frais sur leurs ETF obligataires UCITS

  • Amundi domine sur les critères ESG (et Xtrackers n’est pas loin derrière). Dommage que leurs performances de réplication soient si faibles (TD absolue souvent entre -15 et -20 bps).

  • BlackRock (iShares) n’est ni le moins cher ni le plus performant côté suivi d’indice, même si leur récente offensive sur le segment PEA montre qu’ils restent très actifs

  • SPDR : frais corrects, mais tracking parfois aléatoire et scores ESG pas dingues

  • Amundi Prime All Country World est l’ETF le moins cher, lancé récemment sur un indice Solactive (éditeur allemand réputé pour ses indices low-cost)

  • Xtrackers est un bon compromis pour une approche « low-cost + ESG ». Reste à voir comment ils évolueront niveau encours et TD.

  • Impact des frais annuels sur un investissement de 500 € par mois pendant 30 ans avec un rendement net de 5 % par an (hors TD et retenue à la source sur les ETF physiques). Calculette

image

Mon avis :

Même si l’impact du TER peut devenir significatif sur 30 ans (logique, c’est long !), la tendance générale à la baisse des frais devrait progressivement lisser les différences.

Ce qui me semble plus déterminant à long terme, c’est la capacité de l’ETF à bien coller à son indice (donc TD faible et stable), car ça reflète le sérieux et l’expertise de la maison de gestion (attention aux ETF trop récents). Pour le coup, Amundi m’a déçu en modifiant récemment l’indice de son ETF S&P 500 par une version S&P 500 ESG, augmentant les frais et changeant la composition.

Autre critère à considérer selon ses convictions : la prise en compte des enjeux ESG dans la gestion du fonds.

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À mon avis, détenir des société « non vertueuses » et voter « oui@ » pour des propositions « vertueuses » a beaucoup plus d’impact qu’exclure les sociétés « non vertueuses ».

L’ESG (ainsi que les articles 8 et 9) et ses critères d’exclusion est basé sur des théories non prouvées mais c’est ce qu’on est obligé de suivre en tant que CIF :sweat_smile:

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Comparatif très intéressant - merci.

@vincent.p , as-tu de bonnes sources et/ou outils pour compiler/comparer les écarts de suivi ? Cet indicateur est présent dans les performances Quantalys, mais parfois à prendre avec un monticule de sel (notamment parce que les indices pris pour références sont pas toujours les bons).

Pas d’accord avec vous concernant l’ESG. Les critères extra-financiers ont leur importance à mes yeux, et pour certains de mes clients : même en ETF, ça peut être totalement légitime de pas vouloir contribuer au financement d’entreprises sur les énergies fossiles ou la vente d’armes par exemple.

Certes, beaucoup de greenwashing, besoin de faire un sérieux tri et de regarder souvent au cas par cas. Il faut être bien informé de l’impact en termes d’espérance de rendement et de risque (surtout concentration). Inclure ou non ces critères non-financiers est un choix personnel, ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain.

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Non, je fais ça a la mano sur les ETF qui m’intéressent et regardant l’écart composé avec l’indice sur la période la plus longue disponible. Ca vaut ce que ça vaut, car la tracking error varie dans le temps et je ne saurais pas comment prédire si elle va avoir tendance à augmenter ou à réduire.

Tu as raison de préciser qu’il faut bien vérifier que les ETF qu’on compare suivent exactement le même indice !

Je n’ai aucun problème avec l’idée de choisir préférentiellement des acteurs qui nous semblent contribuer à un monde souhaitable (à chacun sa définition). Une bonne partie de mes investissements et de mes dépenses est calibrée en ce sens.

J’ai juste des problèmes avec le discours annonçant que cela n’aura pas d’impact sur les performances : ça ne colle pas avec les principes fondamentaux de la finance. On devrait plutôt dire que pour qu’un investissement ESG ait vraiment de l’impact, il FAUT qu’il ait moins d’espérance de rendement (à risque équivalent).

Une fois qu’on a accepté qu’on devra prendre plus de risque ou moins de rendement (et se prendre le chou) pour investir selon sa philosophie, se pose la question de comment on peut avoir le meilleur impact pour ce coût. Utiliser une partie de ses fonds pour des dons ou des investissement directs dans des projets durables aura potentiellement plus d’impact par € qu’avoir une portefeuille MSCI World SRI au lieu de MSCI World… Même si pour cela il faut accepter d’avoir des dealers de clopes ou de jaja en portefeuille.

D’ailleurs, merci @Grumby pour les considérations sur le voting score !

Je pense que ce papier va t’intéresser. Je déteste les choses qui font le contraire de ce pourquoi elles sont prévues, par exemple dans ce cas, oui l’ESG a un impact, mais clairement pas un impact positif pour la planète.
Pour schématiser, en tant qu’entreprise, on joue les règles de l’ESG pour se financer à pas cher via les actions puis hop on arrête de suivre les règles de l’ESG :sweat_smile:

Ta quote est vraiment top je trouve, les entreprises fossiles se financent via la dette et leur manque de financement les enferme dans leur business model historique, maximisant la pollution.

Pendant ce temps là, Jean-Célestin est content de les boycotter en n’étant pas propriétaire, mais son action est au mieux neutre, au pire ça les encourage à ne pas améliorer leur efficacité technique ni à se diversifier :laughing:

L’ESG peut avoir du sens en obligations, mais en vrai pour le actions, c’est comme le label bio quand on fait nos courses, c’est cool pour se donner bonne conscience mais ça ne présage pas du CO2 émis par le produit dans toute la chaîne, ni de sa qualité.

Les rares clients qui croient au boycott des actions etc, je réfléchis parfois même à l’exclusion de la classe « actions » dans les investissements, car sinon on se retrouve à devoir faire du stock picking pour supprimer Nestlé &co, et j’ai clairement pas l’énergie de faire ça :sweat_smile: je suis curieux s’il existe des fonds qui font réellement un tri de boycott logique.

Je suis très matrixé contre cette histoire d’ESG et de boycott des actions à titre personnel car j’ai étudié le nucléaire avant que ça redevienne cool (depuis le Covid) et je voyais la décision de boycott de tous ces français et allemands débiles qui nous faisait polluer plus et payer plus cher notre électricité, sans rien faire pour la planète.

Et je trouve qu’on fait la même chose avec les religieux qui excluent des actions d’entreprises « par conviction » alors qu’ils ne comprennent rien de ce qu’ils font et créent des distorsions de marché pas forcément utiles, tout ça juste pour alléger leur conscience de religieux :melting_face::melting_face::melting_face:

Je rebondis juste sur le nucléaire.
Tu ne parles pas du tout du risque, ou du rendement ajusté du risque, pour reprendre une expression « alacayass ».
Hors il existe, et il est extrêmement violent quand il se réalise (je suis suffisamment vieux pour m’en souvenir).
Alors après on peut considérer que le jeu en vaut la chandelle quand même hein, j’avoue être assez partagé sur la question.
Mais réduire le mouvement anti-nucléaire à un dogme me semble éluder un paramètre clef de l’équation.

Oui, il y a des fat tails sur le risque nucléaire (je suis assez vieux pour m’en souvenir également) qui nécessitent des organismes de contrôle très tâtillons. Néanmoins, l’espérance de mort par kWh reste bien plus basse qu’avec les fossiles.

C’est aussi pour ça que j’aime les renouvelables : faibles émissions sur le cycle de vie (avec tendance baissière), faible CAPEX (par rapport au nucléaire), sans engendrer de risques extrêmes. :wink:

Globalement d’accord mais petit caveat : Il reste la problématique de l’absence de pilotage pour les renouvelables. Ils sont utiles pour décarboner mais ne peuvent remplacer totalement la puissance pilotable.

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Oui, c’est l’un des intérêts d’avoir du nucléaire et de l’hydraulique dans le mix, notamment pour le saisonnier. Pour l’intraday voire un peu plus, on pourra faire une grande partie du chemin avec du stockage (batteries, dont les coûts baissent aussi de façon spectaculaire, mais aussi hydraulique pompé).

Toutefois, les renouvelables sont sur une trajectoire de devenir tellement peu chers qu’on pourrait avoir une surcapacité débile et se passer du pilotable.

Le gros souci du nucléaire, c’est que ça prend trois plombes de lancer un nouveau réacteur. Si on veut décarboner sérieusement, il faut augmenter rapidement et massivement la production d’électricité !

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