Dans votre cas, vous commencez à entrer dans la sphère où l’AV peut devenir intéressante en optimisant… Mais pas de quoi tomber en extase non plus.
Statistiquement, tes parents ont encore deux décennies devant eux (
).
Imaginons que tes parents veuillent tout vous transmettre et qu’ils évaluent qu’un portefeuille à risque intermédiaire corresponde à leur situation : pas trop de risque même si l’objectif est la transmission à long terme, de manière à se protéger contre des dépenses inattendues. En gros un 50/50 ou un 60/40.
Mettons que sur les 20 ans à venir ce portefeuille envoie du 4,5% annualisés (avant inflation).
Avec une AV à frais très contenus (0,5%), le capital final placé à 4% annualisés serait de 1 095 k€. Lors du dénouement du contrat, il faut régler les prélèvements sociaux sur les plus-values si c’était un investissement en UC (tu le savais, hein ?) ; si c’était du fonds Euros ça a déjà été prélevé au fil de l’eau. Il reste donc 993 k€ sur l’AV à son dénouement.
En CTO, le même investissement aura une valeur terminale de 1 205 k€. Les plus-values latentes ne sont pas taxables auprès des héritiers.
Est-ce que l’avantage fiscal de l’AV sur les successions va combler ces 200 k€ d’écart ?
Cela va dépendre de la valeur de l’immobilier et de comment la succession se répartit avec le parent survivant. On va faire trépasser ta mère au même moment que ton père (on a le droit d’être abject pour simplifier un exemple
).
Le point où l’AV devient meilleure que le CTO correspond à une valeur de l’immobilier de… 
994 k€.
Mais qui a dit qu’on devait se vouer à un seul saint ? Optimisons l’usage de l’AV !
On va estimer combien il faudrait mettre en AV pour optimiser la transmission, c’est-à-dire quel serait le gain maximal en combinant AV et CTO qu’on peut obtenir si on a 500 k€ à placer à 65 ans pour en transmettre l’intégralité. Pour rendre la comparaison encore plus absurde, je laisse mon solveur choisir le montant de la maison qui permet le gain maximal. On pourra pas dire que j’aide pas l’AV ! 
Et bah sans grande surprise, l’optimum est atteint si on place 153 k€ en AV, ce qui amènera sa valeur après dénouement à 304 k€… C’est-à-dire le montant pour optimiser l’abattement en AV, mais pas un € de plus. Dans ce cas, il faut une baraque à 615 k€…
On obtient un gain mirifique de 23 k€ par héritier… Sachant que toi et ta soeur recevrez 747 k€ dans ce cas optimisé. En étant prescient sur les rendements des actifs, on peut gratter dans les 3% d’économies sur le montant de la succession.
La situation de tes parents est quasiment optimale pour l’AV : ils récupèrent en gros tas de
sans plus-values latentes peu de temps avant leurs 70 ans et ils sont dans les 5% des ménages les plus riches…
Malgré tout l’AV vous permettrait juste d’avoir quelques % en plus à la succession. Et si tes parents ont la mauvaise idée de survivre un peu plus que la moyenne des français de leur âge (
) les frais d’AV supplémentaires vont inverser l’optimum.
Il y a plein de paramètres personnels dont il faut tenir compte pour faire une comparaison plus précise, notamment si tes parents souhaitent consommer une partie de cette somme et de ce qu’ils ont déjà en épargne (et les plus-values latentes dessus). Il faudrait aussi tenir compte du régime matrimonial, de la répartition entre les enfants et le dernier survivant après le premier décès, de son espérance de vie restante, etc.
Mais l’arithmétique de base est là. L’AV c’est pas fou pour les successions à moins d’être vraiment très thuné.